MANIFESTE
1. De l’intérêt de créer des structures représentatives
La francophonie fait assez pâle figure comparée au monde anglophone, dans le mouvement des monnaies cryptographiques et des échanges décentralisés. Pourtant la France compte parmi les pays qui héberge le plus de nœuds Bitcoin, des startups françaises, suisses, belges, québécoises sont présentes au niveau mondial ou européen dans l’écosystème Bitcoin, des universitaires francophones sont nombreux à s’intéresser à cette nouveauté.
Il nous a semblé nécessaire de proposer une Association pour unir et faire résonner des voix audibles et fortes, pour la défense et l’illustration des cryptomonnaies par la publication d’écrits de qualité, l’organisation d’évènements originaux et la multiplication de rencontres fructueuses, mais aussi par une présence médiatique plus importante, représentant vraiment la communauté francophone existante.
2. La communauté francophone du bitcoin existe déjà mais elle est éparse
Nous avions, en mars, pris une première initiative : provoquer des « repas du Coin ». Nous l’avons fait à Paris, mais aussi à Bruxelles, Bordeaux, Lille, et bientôt Genève. Au total nous aurons réuni près d’une centaine d’invités, venus des horizons les plus divers, mais tous intéressés par le mouvement des Coins.
Nous proposons maintenant de créer une association francophone permettant de lier toutes les activités existantes, tous les acteurs, développeurs, penseurs, auteurs dans les différents pays et dans toutes les villes où se tiennent des meetups.
Cette Association, « Le Cercle du Coin », doit prendre la forme la plus décentralisée possible, avec des représentants des différentes régions. De la sorte elle deviendra vraiment un liant en tous, et quiconque cherchera une communauté Bitcoin pourra facilement la trouver.
Il semble très adapté de s’appuyer sur un support numérique. Nous pensons de ce
fait qu’il serait intéressant de prendre le site internet Le Coin Coin, qui vient d’être restructuré, comme base pour y développer un écosystème de services.
3. Nous proposons de créer deux structures associatives, autonomes et participatives
Le Cercle du Coin doit être une structure de coordination non-lucrative, regroupant quelques personnes engagées, dans les principales métropoles francophones, pour former son bureau. Quant à ses membres elle est largement ouverte, ce qui doit permettre de rester dans un esprit qui permette un développement participatif et parallèle des communautés francophones Bitcoin.
« Le Coin Coin » va lui aussi devenir une association à but non-lucratif, avec un bureau constitué de son fondateur et des personnes souhaitant s’investir dans son développement.
Les adhésions au Cercle du Coin (0,1 ฿ par an) permettront de contribuer financièrement aux frais d’administration et de rédaction du site via une subvention de l’ordre de 30%. Le but n’est pas de verser des dividendes mais de faire que l’aventure soit durable et autonome économiquement. Cela permettra au site de garder son indépendance éditoriale. Celle-ci, comme l’ont montré les destins du Coin Telegraph ou de CryptoCoin News, est une nécessité absolue.
4. Le site « Le Coin Coin » : la production d’un contenu francophone est nécessaire aux développement de ces concepts
La rédaction de contenus originaux fait partie intégrante de l’essor et de la propagation des monnaies numériques. Du contenu découlent des curieux, des lecteurs, des journalistes, des chercheurs. Le contenu permet d’agrandir la communauté.
Mais ce n’est pas tout. Le site ne doit pas vivre uniquement des subventions de l’association. Il va aussi faire appel à ses lecteurs, tout en leur proposant un écosystème de services financés par des affiliations. Le site va faire appel à des bienfaiteurs, il va proposer des produits dérivés, et encore d’autres choses permettant de se financer sans avoir recours à la publicité (porteuse d’un grand risque de muselage ou d’auto-censure) et sans porter atteinte à la gratuité du contenu.
5. L’assurance d’un « réseau» large mais à maille fine, visible et fiable
Au-delà du site « Le Coin Coin », le Cercle du Coin doit rendre d’autres services.
D’abord elle doit étendre le filet : par exemple, en permettant aux meetups d’avoir une existence légale, en facilitant les démarches pour obtenir une salle en ville. On peut aussi imaginer que l’Association subventionne les meetups s’ils en ont besoin.
Ensuite la création de ce réseau permettra une représentation locale. Et celle-ci est un atout. Si quelqu’un cherche à en savoir plus sur les monnaies numériques, il pourra trouver quelqu’un à qui parler. Nous l’avons vu à travers l’organisation des Repas du Coin, les personnes désireuses de s’intéresser à Bitcoin et à son écosystème sont variées à bien des égards, et ne sont pas forcement présentes sur des sites plus geeks comme BitcoinTalk ou CryptoFr.
Le réseau doit être visible : le manque actuel de structure permet aux médias d’occulter plus facilement l’importance du Bitcoin dans les régions concernées.
Le réseau doit être fiable : le manque de contenu visible condamne les medias généralistes francophones à recopier beaucoup de choses de seconde main.
Cela porte réellement atteinte à la communauté qui doit pouvoir parler à plusieurs voix, mais en bénéficiant d’un même mégaphone.
6. Le Cercle du Coin permettra une meilleure gestion de l’image
Ne pas avoir de représentants clairs, c’est aussi se priver de toutes les personnes n’empruntant pas les canaux « geeks ».
Plus les interlocuteurs seront clairement identifiables, plus l’image du Bitcoin en sera améliorée. Les médias font souvent le procès de l’opacité du Bitcoin, mais de leur point de vue si la communauté elle-même n’est pas claire, l’objet ne doit pas l’être non plus. Cela peut se comprendre. Le point de la transparence est essentiel. À l’image sulfureuse du Bitcoin, il faut que sa communauté oppose une image positive. Pour la majorité d’entre nous, nous avançons sans masque et sans anonymat désiré. Cela doit être une force. Il faut que l’on puisse mettre des noms sur les amateurs du Bitcoin et pas seulement celui de prisonniers …
7. La nécessité de la transparence
Pour cela l’Association va faire en sorte d’être la plus transparente possible, tant
au niveau de son budget, que de ses membres, ou de ses statuts. La structure qui l’accompagne, le Coin Coin verra aussi son niveau de transparence augmenter.
Une parfaite transparence pourra, jointe à un statut « nonprofit » de permettre véritablement l’usage de Bitcoin au sein de ces structures : adhésions en Bitcoin, salaires en Bitcoin, budget en Bitcoin. Ce n’est qu’en réussissant à faire tourner une économie en cercle que le Bitcoin pourra vraiment être considéré comme une alternative fiable. C’est aussi grâce à ce genre de fonctionnement que des bitcoins pourront être réinjectés dans la réalité.
8. Une association vivante
Enfin le Cercle du Coin doit aussi offrir de véritable services à ses membres physiques ou morales. Les gens doivent pouvoir bénéficier de certains avantages, allant de la réduction de prix dans un évènement organisé, au conseil pour les startups. À la mise en relation des entrepreneurs et des créateurs. Encore une fois, le bitcoin tient sa force de son réseau décentralisé, mais il est également uni et résilient grâce au protocole, nous devons en faire de même et nous vous proposons de le faire.
Liste des signataires et éventuels futurs membres du bureau :
• Adli Takkal Bataille, créateur du site Le Coin Coin, Bordeaux Meetup BdxCoin
• Jacques Favier, auteur La Voie du Bitcoin
• Karl Chappé, Organisateur de Paris Bitcoin-Meetup
• Jean-Yves Rossi, Canton Consulting
• Edouard Vallet, NXT, trader, Marseille Meet-up
• Yannick Losbar, Coinizy
• Alexis Roussel, SBEX, Swiss Bitcoin Association
• Jeremie Dubois-Lacoste, Belgian Bitcoin Association, Chercheur en informatique

Liste de signataires post-publication (Poster un commentaire ou contactez-nous pour apparaître ci-dessous):
• Antoine Ferron, créateur de Goochain et Citadelle, Albizia Technologies Paris
• Bitcoin.fr
• MineOnCloud
Publié à l’origine le 22 Octobre 2015 sur Le Coin Coin